Après vous avoir présenté brièvement quelques images de notre voyage, voici la présentation de Daka, l’un des deux villages avec lesquels nous avons directement travaillé.
Daka se situe à presque 300 km vers le nord-ouest de la capitale burkinabé, Ouagadougou, dans la province du Sourou d'après le nom de la rivière qui passe pas loin (notament de Gouran).
Il faut pour cela compter environ 6h de piste, la route n’étant pas goudronnée dans cette partie du pays. En temps de pluie, la terre étant argileuse et très sèche, cela peut complètement couper les villages du reste du monde, bloquant les véhicules sur la route (ce qui nous est arrivé):
Daka est un village de campagne fortement peuplé (plus de 3000 habitants). Les maisons sont en torchis, mélange de terre et de reste de paille rejeté par les animaux. Le toit est plat et le plus souvent tôle. De petits appentis peuvent être réalisé avec des branches d’arbres en guise de poteaux et des nattes de bois.
La structure de base du village est la famille. Ainsi, chaque « secteur » est en fait un regroupement de plusieurs cases, lieu de vie des femmes et enfants, mais aussi le local cuisine et la réserve de nourriture, avec au centre le lieu de vie commun.
Antoine, notre hôte, et ses invités. A droite Salif, notre chauffeur pour le séjour
Autour de ce « secteur » familial, de petits jardins où pousse le mil, principalement. Il s’agit du jardin des femmes, qui sert à nourrir la famille. A Daka, ces jardins sont pour la plupart clôturés afin de les protéger des animaux.
Les animaux, quant à eux, vivent parmi les habitants.
Chaque village est donc constitué de la juxtaposition de ces "secteurs" familiaux, expliquant la population qui peut nous sembler élevée. Autour du village se trouve alors les champs, bien plus vaste que les jardins des femmes. Ceux là sont exploités par les hommes, pour ramener de l'argent.
Mais cette année les pluies ont tardé et les cultures ne se sont pas développées. Et quand l'eau est arrivée, c'est par la mousson, noyant les plantes et risquant de les faire pourrir sur pied.
Nous étions reçus par le président du village mais aussi président des parents d’élèves, Antoine, qui nous a invités chez lui, à la rencontre de ses 3 femmes et ses enfants. Sa famille est à l’origine de la création de Daka, et son frère est l’actuel chef coutumier (responsable moral traditionnel, désigné à sa naissance).
A noter qu'Antoine a tenté en collaboration avec l'AFDI de cultiver du tournesol, donnant un côté "exotiques" aux champs locaux ;)
Enfin, chaque village étant pluriconfessionnel, on y trouve des églises catholiques, protestantes mais aussi des mosquées. Il va sans dire que tout le monde cohabite dans une fraternité exemplaire.
Voici pour Daka.
Prochainement, nous vous présenterons plus spécifiquement son école où nous avons installé le panneau photovoltaïque et construit le jardin pédagogique.